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Polaroid a annoncé hier le Polaroid SC1630, le premier appareil photo sous Android. Les réactions sont extrêmement variées depuis l'incompréhension ("qui veut jouer à Angry Birds sur un appareil photo ?") jusqu'aux slogans d'enthousiasme ("vive le libre").
En pratique le Polaroid SC1630 permettra d'acheter des applications de création et de partage d'images sur l'Android Market. Et il était plus que temps que cette fonction se développe ! Il faut maintenant espérer qu'elle va très vite se répandre (idéalement sans Android, j'explique pourquoi ci-dessous) sur nos reflex, hybrides et autres appareils experts.
On me demande souvent pourquoi je souhaite acheter une application pour un appareil photo expert. Je réponds par deux exemples.
Je me suis récemment acheté un intervalomètre qui se présente comme une petite télécommande (écoutez cette émission pour le pourquoi du comment). Le prix était modeste, pour du matériel photo, 30 euros. Mais il est difficile à utiliser en même temps que mon dolly skater. La télécommande doit être fixée à la gaffer sur le boîtier… les contrôles sont alors peu accessibles… pas génial.
C'est d'autant plus dommage que mon appareil photo a déjà tous les composants (minuteur, contrôle du déclencheur, etc.) pour gérer un intervalomètre, il ne manque que quelques lignes de code et une entrée dans le menu. Et c'est là que le bas blesse. L'intervalomètre, c'est un besoin de niche. Le time-lapse n'intéresse pas grand monde et les fabricants ne peuvent pas développer toutes les fonctions possibles et imaginables, surtout les plus exotiques, dans leurs menus.
Nous sommes déjà nombreux à nous plaindre de la longueur et de la complexité des menus… si on y ajoutait les dizaines de fonctions de niche, comme l'intervalomètre, les appareils seraient inutilisables. Et je devrais sans doute toujours acheter un intervalomètre externe pour retrouver une interface pratique.
Avec le Polaroid SC1630, j'achète une application intervalomètre et tout le monde est content. Mon travail est simplifié (un seul boîtier) sans que mon besoin encombre le menu de tous les autres boîtiers (le vôtre y compris). Même le fabricant gagne en proposant des appareils plus puissants et en ouvrant un nouveau marché.
Autre exemple, la vidéo. Pour éviter une taxe européenne, les fabricants brident la prise vidéo à moins de 30 minutes sur les boîtiers photo. Ce bridage est purement logiciel, il épargne quelques dizaines d'euros et il dérange peu de monde. On filme rarement plus de 30 minutes sauf… pour des interviews comme sur Déclencheur, par exemple. Rien n'est plus ennuyeux que de devoir interrompre mon interlocuteur pour arrêter et relancer la prise de vue.
Le Nikon D4 est le premier appareil photo qui permettra de contourner cette limite mais il faudra brancher un enregistreur externe (type Atomos Ninja ou Sound Devices Pix 220) sur la prise HDMI. Donc deux appareils à coordonner, deux jeux de batteries, etc. La mise en œuvre ne sera pas idéale.
Une fois encore, il serait pratique d'acheter une application "vidéo étendue" qui lèverait cette limite (en payant la taxe).
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Je ne suis pas d’accord avec Benoît en ce qui concerne la conception d’applications non-Android. La force de l’iPhone, c’est bien entendu sa plâtrée d’applications, et l’article en parle. Mais sur quoi est-elle basée ? Sur un SDK, sur une ouverture aux développeurs.
Je pense au contraire que l’utilisation d’Android en tant que système d’exploitation pour appareil photo est un exemple à suivre : j’ai eu l’occasion de manipuler le SDK d’Android, vraiment mature depuis Ice Cream Sandwich (les Fragments c’est bon, mangez-en) et je dois dire que la présence d’un tel SDK standard serait une force énorme pour les développeurs (sans compter que c’est du Java).
D’après moi, il est largement plus sage de laisser la communauté se charger de développer les applications ; pour ce faire, il faut un SDK ; pour développer de bonnes applications, il faut qu’il soit mature ; pour qu’il soit mature, il faut que le système soit développé par des personnes pour qui développer un système d’exploitation est un cœur de métier. Quelque chose qu’un constructeur d’appareil photo n’a pas forcément envie de développer.
Ai-je raison dans mon analyse ?